Operation sauvetage
A 15h30, coup de fil de Sylvie Viant : “Joe Seeten est blesse et en train de perdre sa quille. Il faut que tu ailles le chercher”. Les conditions a ce moment. Mer forte a tres forte et vemt de 45/50 noeuds.Changement de cap, travers a la vague et au vent, route au 260 ou Joe attend a 36 milles de ma position. Des milles difficiles, casse-bateau. Je m’enferme a l’interieur de Tchuda Popka 2, des deferlantes balayant le pont sans relache.
A 19h, je rentre en contact radio avec un tanker, lui aussi detourne. Au telephone satelite, Jean Maurel m’explique que normalement le tanker devrait recuperer Joe. Je ne suis que le plan B. Un grand soulagement pour moi. Recuperer Joe par cet mer s’annoncait des plus difficiles.
Je multiplie les echanges avec le XXX Eagles - je l’ai appele “Starving Eagles” (en fait “Stavanger Eagles”, ndr) mais ce n’est surement pas cela - pour transmettre des infos qu’il n’a pas. Notamment le fait qu’il n’y ait qu’une seule personne a bord avec une epaule fracturee et non pas 4 personnes dont une blessee.
A 23h15, les mots du commandant du Starving Eagles sonnent comme une liberation : “we picked him onboard”. Ma reponse est toute trouvee : “well done guys. Congratulations. Nothing else to say”. Des mots qui viennent du fond du coeur.
Bilan : un marin blesse mais secouru, un autre marin, toujours en course, mais profondement touche par ce sauvetage
Gwenc’hlan, qui a remis le cap vers la Guadeloupe et qui va s’offrir une nuit de sommeil apres toutes ces peurs.